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Courrier relatif au Lycée Blaise Pascal adressé par M. le Maire le 6 février 2015 au Président de la République

Monsieur le Président,
Permettez-moi d’attirer votre attention sur la décision scandaleuse annoncée le 26 janvier 2015 par le Président de la Région Bourgogne et le Recteur d’Académie de Dijon : la fermeture du Lycée Professionnel Blaise Pascal de Migennes (Yonne) en juin 2016.

Cette décision est d’autant plus inacceptable qu’elle a été préparée en catimini et annoncée sans concertation préalable aux élus locaux, aux personnels et aux élèves du Lycée. Elle n’a par ailleurs fait l’objet d’aucun débat lors d’une séance ou d’une commission du Conseil Régional de Bourgogne.

Cette annonce brutale fait suite à l’incendie qui a ravagé le 8 mai 2014 une partie des Ateliers Techniques du Lycée Blaise Pascal. Ceux-ci hébergeaient jusqu’à cette date la filière microtechnique, une section unique en Bourgogne et particulièrement appréciée des jeunes et des entreprises de notre bassin d’emploi.

Cette annonce brutale est consécutive à huit mois de mutisme de la part du Président de la Région Bourgogne, à qui j’ai pourtant adressé trois courriers – le 12 juin 2014, le 9 septembre 2014 et 9 janvier 2015 – afin de l’interroger sur le calendrier de reconstruction des ateliers techniques du Lycée et lui rappeler l’importance de cet établissement pour le Migennois et ses habitants.

Par ailleurs, une motion (ci-jointe) pour la défense de l’avenir du Lycée Blaise Pascal a été votée le 19 novembre 2014 par le Conseil Municipal de Migennes. Elle demandait au Préfet de l’Yonne d’intervenir afin d’organiser une rencontre réunissant l’ensemble des partenaires concernés avant toute prise de décision et invitait à l’implantation de nouvelles sections tertiaires et industrielles. Or, une fois encore, le mutisme a été la règle puisque le Préfet n’a même pas daigné répondre à cette motion.

La Région Bourgogne et le Rectorat de Dijon ont sciemment organisé cette fermeture.
En effet, au lieu de procéder à la reconstruction des Ateliers Techniques détruits et de faire de cet établissement un véritable pôle tertiaire et mécatronique – microtechnique, ils ont mis en place à la rentrée 2014 les conditions ne pouvant aboutir qu’à sa fermeture :
– en réduisant la capacité d’accueil de l’établissement (moins 26 places) et la capacité d’accueil en seconde commerce (moins 6 places),
– et en gelant un poste d’enseignant de la discipline génie mécanique productique

Cette mort programmée du Lycée Professionnel Blaise Pascal est un acte d’une grande lâcheté contre un territoire et ses habitants déjà en proie à de nombreuses difficultés, notamment sociales. En effet, l’établissement est situé dans un quartier (Les Mignottes – Ville Haute) reconnu prioritaire en 2005 et concerné par un CUCS depuis 2007. Décider de fermer le Lycée Blaise Pascal, c’est mettre encore plus en difficulté les familles précaires de ce quartier, et plus largement toutes celles du Migennois.

C’est donc un signe en totale contradiction avec le maintien de notre commune dans le cadre de la politique de la Ville (comme l’indique ci-joint le courrier en date du 1er juillet 2014 de M. le Préfet de l’Yonne).

C’est aussi un signe en totale contradiction avec le rôle fondamental réservé à l’Ecole suite aux attentats de janvier dernier.

C’est enfin une fois de plus un coup dur porté à un territoire rural. Pour reprendre les mots prononcés par le Premier Ministre, nous faisons face de manière globale à un véritable apartheid pour les territoires ruraux.

Aussi, j’ai l’honneur de vous solliciter afin que vous interveniez pour sauver l’avenir de notre Lycée Professionnel, qui constitue un outil d’attractivité éducatif et économique important pour notre commune et l’ensemble du Migennois.

J’ai l’honneur également de vous solliciter pour un rendez-vous afin de vous expliquer plus en détails la situation.

En maintenant et renforçant le Lycée Blaise Pascal de Migennes, vous avez l’occasion de redonner du crédit à la parole publique et de montrer que les promesses gouvernementales se traduisent dans les faits par des actes concrets.

Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ce dossier, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de toute ma gratitude et de ma très haute considération.