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Mot du Maire en Introduction du Conseil Municipal du 10 février 2016

Deux semaines après la réunion du Conseil Municipal consacrée au Débat d’Orientation Budgétaire, nous sommes de nouveau réunis pour échanger et voter le budget 2016 de notre Ville. C’est l’événement majeur dans la vie de notre commune et de ses habitants.
Mes traditionnelles informations du Maire vont se dérouler en quatre temps :
– Tout d’abord, un point sur les circulaires « sécurité »
– puis, un point économique
– ensuite, les travaux de la commune en cours et à venir,
– enfin, je commenterai notre budget 2016.

1) POINT SUR LES CIRCULAIRES « SECURITE »
Je vous rappelle que l’état d’urgence est toujours en cours sur l’ensemble du territoire de notre pays et que le gouvernement souhaite le prolonger.
Le 23 janvier dernier en fin d’après-midi, le Préfet de l’Yonne a réuni tous les Maires du département afin de nous informer de la menace terroriste. Cette réunion s’est tenue en présence des représentants des forces de sécurité, ainsi que de Mme Partouche, directrice académique des services de l’éducation de l’Yonne.

A cette occasion, il nous a été expliqué que les bâtiments publics sont des cibles privilégiées pour les terroristes islamistes, et en particulier les écoles en province et dans les villes moyennes. D’où la nécessité de prendre des précautions particulières.

Madame Partouche a évoqué la mise à jour des Plans Particuliers de Mise en Sécurité (PPMS), spécifiques à l’éducation nationale dans les établissements scolaires. Une fiche réflexes « risques attentats ou intrusions extérieures » doit être envoyée à tous les chefs d’établissement. Trois exercices d’évacuation devront être réalisés chaque année.
Un référent sécurité va prendre attache avec la Mairie.
De mon côté, j’ai demandé à la police municipale de porter une attention toute particulière à nos trois groupes scolaires. Des barrières de sécurité sont toujours installées autour de ceux-ci.
Comme vous le savez, la sécurité dans les établissements scolaires en dehors du temps scolaire relève de ma responsabilité. Deux courriers m’avaient été adressés par M. Eric Javoy le 9 septembre 2015 m’informant de l’arrivée des professeurs de langues et cultures d’origines. Dans celui-ci et je le tiens à votre disposition, il m’était précisé que « les cours d’ELCO, quels qu’en soient le lieu et les horaires, relèvent du temps périscolaire ». C’est pourquoi j’ai demandé à ce que l’accès aux bâtiments scolaires soit suspendu tant que le contexte sécuritaire l’imposera.
En effet, les règles de sécurité que l’Etat nous demande de mettre en place nous obligent à nous adapter et à prendre des décisions, dans un contexte où les menaces sont bien réelles.

Or, hier en fin d’après-midi, j’ai été informé par courrier par Madame l’Inspectrice d’Académie de l’Yonne que « cet enseignement n’est pas une activité périscolaire ou associative, mais bien une activité scolaire ». Contradiction quand tu nous tiens, d’abord activité périscolaire et maintenant activité scolaire…qui peut comprendre ?
Comme l’écrit l’inspectrice d’Académie, c’est elle et le Préfet qui sont donc responsables et non plus le Maire, donc ma responsabilité n’est plus engagée. A eux maintenant de prendre leurs responsabilités !

J’attends de connaître la désignation du référent « Etat » qui accueillera et s’assurera du respect des normes de sécurité. Donc sans procédure effective de l’Etat, les cours se dérouleront ailleurs que dans nos bâtiments scolaires à partir de la rentrée…
2) APRES LE SUJET DE LA SECURITE, UN POINT ECONOMIQUE

Concernant la visite du Préfet à Benteler qui était prévue jeudi dernier. Vous m’aviez demandé d’être présent, ce que je comptais faire. J’ai donc confirmé ma présence au nouveau directeur de la société. Malheureusement, la veille, j’ai eu un appel de l’entreprise Benteler m’informant que finalement M. le Préfet préférait ne pas effectuer cette visite en présence d’élus locaux. Et qu’elle était donc tout simplement annulée ! Ce mépris pour les élus locaux est tout simplement scandaleux !

-Autre sujet important, l’avenir de l’entreprise Franciaflex. Je vous informe que sa fermeture est repoussée. En effet, la Direccte n’a pas validé le Plan de Sauvegarde de l’Emploi présenté par la société. « Les mesures d’accompagnement ne répondent pas globalement aux enjeux de la situation et aux capacités contributives du groupe SPFI ». Un nouveau PSE va donc devoir être élaboré.

3) TRAVAUX EN COURS ET A VENIR :

Au niveau de l’espace Famille, les travaux sont terminés. Il ne reste que quelques finitions de peinture. C’est une très bonne nouvelle pour les 200 familles qui fréquentent cet espace. Celles-ci seront accueillies très prochainement dans de meilleures conditions. Ce n’est pas un simple déménagement, mais bien une nouvelle vision de l’accompagnement des familles, qui s’appuie sur le nouveau Contrat de Ville.
L’espace Famille est donc désormais idéalement placé au cœur du quartier, à côté du CLEM et de la restauration scolaire. Ensemble, ils forment « un véritable pôle enfance famille ».

Groupe scolaire Gérard Philipe : les travaux d’accessibilité (WC handicapés) seront réalisés pendant les prochaines vacances scolaires de février. Des travaux d’isolation vont par ailleurs y être effectués les 22, 23 et 24 février.

L’Escale, la Maison de la Nature et la Ville des Briques sont également concernés par ces travaux d’isolation, réalisés dans un souci d’économies d’énergie. C’est bon pour l’environnement, nos finances communales et les utilisateurs.

Concernant la Salle Coquelicot, les commandes sont attribuées par les entreprises retenues. Les travaux vont débuter dans les semaines à venir.
Communication :
Sur la Ville Haute, un panneau à simple face a été mis en place vers le bâtiment enfance. En centre ville, près de l’Office de Tourisme et de l’Escale, c’est un panneau à double face qui sera installé fin février, début mars, dès que les fondations seront réalisées. Nous avons donc désormais 2 panneaux lumineux de dernière génération, avec celui déjà installé aux Cités, pour une meilleure communication. Et un 3ème double face très bientôt.

4) Je passe maintenant à mon intervention sur le budget 2016 de notre commune.
Nous avions annoncé lors de la campagne des élections municipales que « la gestion de notre commune doit s’envisager sous un jour nouveau » :
– Par la maîtrise des dépenses de fonctionnement,
– Ainsi que par une définition des investissements indispensables au développement, à l’attractivité et à l’emploi dans notre Ville,
Avec comme règle de conduite : « Toujours viser ce qui peut se faire de mieux pour Migennes, avec les moyens disponibles!»

Ce sont ces principes qui guident notre action depuis que les Migennois nous ont majoritairement accordé leur confiance, en validant notre programme 2014-2020.

Le budget 2016, que nous nous apprêtons à voter est ambitieux, structurant et de rupture !

Fidèles à notre engagement, avec mon équipe nous avons décidé de tout mettre en œuvre pour ne pas augmenter le niveau des 4 taxes municipales. Elles resteront donc stables en 2016.

Les économies réalisées au niveau du fonctionnement nous permettent d’investir de manière offensive pour construire l’avenir de Migennes. Pour ce faire, les priorités suivantes ont été retenues par l’équipe municipale :
-la sécurité,
-le soutien à l’économie et aux commerces de proximité,
-l’amélioration du cadre de vie.

Cela va se traduire en 2016 notamment par :
-le déploiement de 6 nouvelles caméras de vidéo-protection,
-le début des travaux de la Villa Chantoiseau,
-l’aménagement des locaux commerciaux acquis par la commune pour l’ouverture d’une boutique éphémère et d’un café « tendance », la réalisation d’un aménagement urbain à l’Espace Blanqui et le prolongement de la voie nouvelle « déviation poids lourds » aux Cités de l’Armançon.

Je n’oublie pas non plus le besoin de remplacement des préfabriqués à l’Ecole Marcel Pagnol. Nous n’avons pas les moyens de lancer un projet pharaonique de 4,5 millions d’euros. D’ailleurs, lors de la dernière réunion de la commission des finances, des élus de la majorité ont demandé aux membres de l’ancienne équipe où était passés les 1,2 millions d’euros de l’assurance. Aucune réponse n’a été donnée. Nous provisionnons 400 000 euros cette année, qui s’ajoutent aux 500 000 euros déjà provisionnés l’année dernière. Soit un total de 900 000 euros. Nous lancerons un projet de relogement dès que financièrement nous serons en capacité de pouvoir l’assumer. L’équilibre de nos politiques nous guide !

Notre gestion sous un jour nouveau n’est pas guidée par une quelconque idéologie, mais par le souci de faire face aux réalités qui s’imposent aujourd’hui à nous élus. A lieu de les nier, comme certains en ont fait leur spécialité.

Notre réalité, c’est :

-un contexte financier contraint voire préoccupant, avec la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales, qui impacte directement le budget de notre Ville sur plusieurs années !

Notre commune contribue également de manière non négligeable au remboursement de la dette de l’Etat. Une trajectoire que la France suit en raison de ses engagements et des contraintes imposées par l’Union Européenne, qui vont d’ailleurs s’accroître.
L’équation budgétaire est d’autant plus complexe à résoudre pour notre Ville que l’Etat nous transfère parallèlement des charges nouvelles.

-Dans le même temps, la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), qui fait partie de l’Acte III de la Décentralisation, impose aux communes de se dessaisir de compétences pour les transférer aux intercommunalités.
L’Etat nous contraint à bouleverser notre organisation actuelle en élaborant un schéma de mutualisation des services.
Cet environnement territorial en pleine mutation, suite aux décisions législatives, complexifie l’analyse pour nous élus. Cela perturbe les habitudes que nous avions prises pour bâtir nos budgets.
Cette réalité nous conduit à positionner notre curseur et notre analyse sur une gestion tout à faire différente de la commune, en étroit partenariat avec notre intercommunalité. Dorénavant, c’est ensemble que nous devons co-construire nos budgets.

La Communauté de Communes de l’Agglomération Migennoise et ses 8 communes doivent faire face à des évolutions exogènes profondes, qui correspondent à un véritable effet ciseau :

-un faible potentiel de croissance des ressources,
-une action publique territoriale réformée par le législateur,
-des exigences accrues de la part de nos concitoyens – usagers en matière de niveau de service rendu. Dans un contexte économique et social difficile, comme je l’ai expliqué lors du Débat d’Orientation Budgétaire.

Face à cette situation, nous devons trouver d’autres marges de manœuvre. Cela passe par le renforcement des liens entre nos collectivités, tenir compte de nos différences, en allant vers l’équité financière dans le respect des autres équipes.

Migennes, ville Centre Bourg, doit s’adapter à ce nouveau contexte en montrant la voie. Car nous représentons près de 50% de notre ensemble, ce qui complique la démarche et sa compréhension pour les salariés et les élus !

C’est une véritable révolution dans les pratiques et les habitudes au quotidien pour nous les élus. Cette démarche passe par la mise en place d’une culture, de pratiques, mais aussi d’une vision partagée du territoire entre élus.

Nous devrons ensuite expliquer à nos agents ce nouveau projet pour les faire adhérer et leur faire comprendre que nous faisons cela pour renforcer la qualité des services rendus à la population.

C’est le Cabinet KPMG qui va nous accompagner pour conduire et mettre en place ce changement.

2016 est l’année de la référence pour le calcul de la DGF bonifiée, mais aussi un tournant pour notre commune.

Les prochains mois seront donc chargés en débat et discussions sur les conséquences de ce changement.

Nous allons devoir aussi créer un pacte financier 2016-2020 entre les communes et l’intercommunalité, en définissant notre stratégie opérationnelle. Il faudra expliquer nos choix d’avenir aux habitants. L’objectif que les recettes nouvelles induites par la mutualisation soient versées à l’intercommunalité, pour permettre à terme un équilibre des pressions fiscales pour nos habitants sur le territoire intercommunal.

Vous l’aurez compris, de nombreux services communaux dont le rôle est structurant vont être transférés à la CCAM. L’intercommunalité sera l’échelon stratégique et la commune celui de la proximité.

Dans ce contexte en plein évolution, le budget 2016 que nous allons adopter pour notre commune vise à renforcer son attractivité comme ville centre du territoire migennois. C’est une nécessité pour les migennois, mais aussi les habitants de notre communauté de communes. Car sans ville centre forte, il n’y a pas d’intercommunalité forte.

Avec mon équipe municipale, nous sommes déterminés à ce que Migennes soit au cœur du développement du Département. Nous avons l’ambition, nous avons l’envie, nous avons la détermination.

C’est à nous d’écrire aujourd’hui notre destin au lieu d’attendre et de subir dans les années à venir les décisions gouvernementales. Plus rien ne sera comme avant. Je le sais, c’est à la fois déroutant, mais aussi palpitant.

Avec mon équipe, nous sommes combatifs pour le bien de notre ville et du territoire migennois. C’est la mission que nous ont confié les migennois pour le mandat. Et c’est celle que nous relevons avec le budget 2016 de la Ville de Migennes pour écrire une histoire nouvelle de notre commune et plus largement du Migennois.

Merci.